Big Girls : les géantes qui vont mettre la raclée aux monstres

Big Girls est un roman graphique dessiné et écrit par Jason Howard. Sorti en avril 2021 chez 404 COMICS, la BD nous plonge dans un monde post-apocalyptique où une maladie transforme certains hommes en monstres géants affamés.

Big Girls, c’est un monde où peu d’humains sont encore en vie et où certains se transforment en géants, hommes comme femmes. Si les hommes se changent en monstres affamés, les femmes restent elles-mêmes. On les appelle les Big Girls et elles sont le rempart entre les monstres – appelés les Jack – et les Hommes.

Dans la réserve, on suit Ember, une Big Girl, et on découvre un peu sa vie, ses pensées et surtout ses doutes. Sa rencontre avec un Jack lui fait réaliser qu’ils ont gardé une certaine forme d’intelligence et qu’on peut sûrement les raisonner. Mais son chef et ses collègues ne la croient pas et lui mettent la pression : elle doit tous les tuer, sans exception.

En dehors des Big Girls, deux personnages sont importants : le chef des Big Girls et une femme qui veut se révolter contre l’assassinat des Jack et compte bien attaquer la réserve avec son armée de monstres. Les destins des personnages se croisent, se heurtent, dans une guerre entre géants. La réserve résistera-t-elle aux assauts répétés ?

De première abord, on pourrait penser que la BD Big Girls se veut anti-patriarcat car les héros sont ces femmes géantes à la force colossale. D’ailleurs, on peut lire sur la quatrième de couverture : « Les hommes sont des monstres qui sèment le chaos. Seules les femmes peuvent les stopper ». Cependant leur chef est un homme qui leur parle mal, cache de lourds secrets et ne veut pas qu’elles réfléchissent par elles-mêmes. De plus, elles sont étudiées de près par un scientifique qui fait ses petites expériences de son côté. Bref, c’est un monde dans lequel il ne fait pas bon être une Big Girl au final.

La partie super intéressante concerne l’arrivée de cette maladie car on entre dans un problème écologique qui pourrait arriver (sait-on jamais). Je n’en dis pas plus pour ne pas trop spoiler, mais cela pose des questions et propose un futur incroyablement terrifiant.

Les dessins sont tops, les proportions bien faites pour qu’on voit la taille des Big Girls comparé au monde dans lequel elles vivent. C’est coloré, mais sombre, on reste sur du bleu, du jaune et du rouge, un brin angoissant. Personnellement j’aime beaucoup.

Le seul bémol concerne la fin de la BD où il manque une petite partie de l’histoire. C’est vraiment dommage parce qu’on reste sur une interrogation et (à moins que je ne me trompe) il n’y a pas de suite…

Enfin, je termine par préciser que Big Girls est un beau livre cartonné avec du papier épais. Son prix de 15.90€ n’est pas énorme au vue du travail qui a été réalisé. Un livre superbe avec une histoire vraiment prenante et des dessins qui permettent de rentrer dans l’ambiance rapidement. Une belle découverte.

Inheritance Games : que les jeux commencent !

Inheritance Games est une roman young adult écrit par Jennifer Lynn Barnes et sorti chez les éditions Pocket Jeunesse. Une saga également disponible en version audio chez Audible et lue par la talentueuse Audrey d’Hulstère. Une lectrice magistrale capable d’avoir une voix pour chaque personnage, de mettre le ton et la tension là où il faut. C’était mon premier livre audio et j’ai totalement accroché !

Inheritance Games, c’est l’histoire d’un oncle richissime un peu fou qui a décidé, à sa mort, de léguer tout ce qu’il possède (ou presque) à une parfaite étrangère. Cette fille, c’est Avery, une ado pauvre ayant une seule véritable amie et vivant chez sa demi-sœur après le décès de sa mère. Elle n’a qu’une envie : réussir à l’école pour pouvoir avoir un travail bien rémunéré et ne plus jamais connaître des soucis d’argent.

Quand elle est convoquée dans le bureau du directeur, Avery se demande bien pourquoi. Elle est loin de s’imaginer que sa vie va changer en quelques secondes. La voilà héritière de l’une des plus grosses fortunes du pays et comme si cela ne suffisait pas, la famille du défunt demande des explications et sera prête à tout pour récupérer ce qui lui est dû.

Pour toucher sa part d’héritage, Avery va devoir emménager dans la mystérieuse demeure des Hawthorne où elle côtoiera les quatre petits-fils du défunt, tous aussi insondables que séduisants… Avec eux, elle va suivre les pistes laissées par leur oncle pour tenter de comprendre pourquoi il lui a tout légué. Mais le jeu est dangereux et la jeune femme risque d’y perdre la vie…

Inheritance Games est un très bon livre avec du suspense, de l’action, des rebondissements et un peu de romance. Il aborde de nombreux thèmes avec justesse et nous tient en haleine jusqu’au bout. A la fin du premier tome, nous découvrirons une nouvelle surprise pour nous encourager à lire la suite, parce que même si certains mystères sont élucidés, on est encore loin du compte !

Un excellent premier tome qui pose les bases rapidement malgré quelques petits moments où j’avais envie de dire :  « allez, on avance là ! ». Certains personnages sont têtes à claques, mais ils pimentent l’histoire. L’héroïne est bien travaillée, les petits-fils aussi, mais j’aurais aimé avoir plus de passages avec la sœur d’Avery qui est emmenée dans tout ça et se sent un peu perdue. Je la trouve délaissée par sa sœur… Le gros plus de ce livre reste le manoir Hawthorne avec des passages secrets et ses pièces grandioses, on rêverait d’y aller !

En conclusion, un roman ado qui peut être lu par les adultes sans souci, des personnages excellents, une bonne intrigue, des rebondissements intéressants et une fin qui donne envie d’en savoir plus. Inheritance Games est un livre à découvrir assurément. Et si vous aimez les livres audio, foncez, vous ne serez pas déçus par la lectrice !

Sangs maudits de Bettina Nordet : coup de coeur !

Alliance Forcée est le premier tome de la duologie Sangs Maudits de Bettina Nordet. Sorti chez les éditions du Chat Noir, ce roman nous entraîne dans un monde post-apocalyptique où Shanell, courtisane qui dissimule sa véritable nature, et Kalden, chevalier de l’Ordre du Dragon à qui on a caché son passé, vont devoir s’allier pour survivre. Une histoire captivante et une plume toujours aussi acérée.

Voilà plusieurs années que je gardais ce livre dans ma bibliothèque, indécise quant à la date à laquelle j’arriverai à le lire. Pourquoi ? Parce que j’étais en deuil… Le deuil de la magnifique, fabuleuse, extraordinaire saga La geste des Exilés de la même auteur. Quand elle a sorti une nouvelle série, je me suis jetée dessus, et puis finalement une question trottait dans ma tête : et si j’étais déçue ? Je me suis lancée en janvier et j’ai tout lu d’une traite (oui, la chronique arrive vraiment tard, désolée). C’est différent, complètement différent. Du coup, il est impossible de les comparer et c’est tant mieux !

Sangs Maudits à deux narrateurs principaux que tout oppose et qui vont devoir malgré tout s’associer à cause d’ennemis communs. Kelden a été arraché à sa mère à l’âge de cinq ans et forcé à rejoindre les chevaliers-dragons : un entraînement aussi intensif que sévère, un masque « greffé » sur la peau et une seule préoccupation « garder les survivants de l’Humanité de tout danger ». Les chevaliers avalent des pilules pour contrôler leurs émotions, et surtout leur désir, aussi Kelden est étranger aux choses de l’amour. Ce qu’il ne sait pas non plus, c’est qu’on lui a menti sur son identité : on lui a dit que sa mère était une courtisane – une prostituée donc – et qu’elle l’a laissé à l’Ordre parce qu’elle n’en voulait pas. Kelden voue depuis une haine terrible pour les personnes qui vendent leurs charmes, sans savoir que son passé est tout autre et que seul un vieux pacte le maintient en vie.

Shanell, quant à elle, est une courtisane très appréciée, mais elle cache un secret. Elle a un pouvoir qui pourrait lui valoir la mort, alors elle a appris depuis toute petite à faire profil bas, à ne jamais attirer l’attention. Mais quand son meilleur client décède devant sa porte en lui confiant un complot visant à tuer le Kronprinz avant un traité, elle se doit de faire quelque chose. Ni une ni deux, elle fonce voir les chevaliers-dragons pour leur dévoiler ce qu’elle sait… et est arrêtée pour meurtre. Son procès sera bâclée et la peine de mort annoncée.

L’exécution aillant lieu à Berness, la capitale, Shanell devra être escortée par le meilleur chevalier-dragon, qui n’est autre que Kelden. Sur leur route, ils devront faire face à de nombreux dangers : les bêtes atroces de l’extérieur, mais aussi les hommes corrompus de l’intérieur. Au fil des étapes et des combats, Shanell et Kelden vont s’allier pour tenter de déjouer les complots et prévenir le Kronprinz avant qu’il ne soit trop tard. Mais Kelden arrivera-t-il à laisser sa haine derrière lui ?

Alliance Forcée est un excellent premier tome avec de très nombreuses péripéties et d’incroyables rebondissements. Les complots sont nombreux, les alliances improbables et les scènes de combats/dangers tiennent en haleine. Les personnages sont extrêmement bien travaillés, de même que leurs histoires respectives. C’est tellement bien fait ! On sent la patte de Bettina Nordet qui ne laisse rien au hasard et vous entraîne dans des récits incroyables fait d’univers riches, de suspense haletant et d’intrigues époustouflantes. Une auteure comme on en fait rarement, qui est capable de vous retourner le cerveau et de vous faire monter le palpitant en quelques pages !

J’ai adoré l’univers de Sangs maudits, ce monde édifié sur les ruines d’une civilisation ancienne au savoir prodigieux, le fait que les chevaliers-dragons recherchent des vestiges et que ceux-là soient considérés comme des trésors. Les personnages et leur complexité m’ont étonnés et les intrigues savamment orchestrées m’ont captivée. Un coup de cœur, tout simplement.

Les Loups du Millénaire de Sapir A. Englard : que vaut la série phénomène ?

Les Loups du Millénaire de Sapir A. Englard est un roman d’urban-fantasy publié par Hugo Publishing le 12 avril dernier. Un coup de comm’ énorme pour une saga qui est censée devenir un phénomène mondiale. Mais que vaut vraiment ce premier tome ?

Quand on commence à lire la première page des Loups du Millénaire, on se dit : ah ouais, va y a voir du cul ! Eh bien finalement non, c’était une mauvaise première impression et heureusement. On comprend rapidement que dans la meute de loups-garous de ce roman, dès qu’on atteint les seize ans, on subit la Frénésie : plusieurs fois par an, chaque loup-garou devient en gros manque de sexe et copule comme un malade le temps que ça se calme. Du coup, certains se trouvent des compagnons de Frénésie, pour être tranquille, d’autres vont dans les bois à la recherche de n’importe qui pouvant les soulager. Et puis il y a Sienna…

Jeune louve-garou de dix-neuf ans, Sienna a toujours réussi à se contrôler pour se réserver pour son âme sœur. C’est devenu un mantra qu’elle se répète dès que la pression augmente et, grâce ou à cause d’un événement traumatisant de son passé, elle a réussi à tenir bon jusque-là. Bien sûr, c’était sans compter sur son Alpha sexy qui tout à coup la remarque et décide de faire d’elle sa compagne de Frénésie. Comment Sienna va-t-elle réussir à le repousser et à tenir sa promesse ? De son côté, Aiden, l’Alpha, compte bien la faire flancher car il a besoin d’elle pour réaffirmer son autorité sur la meute.

Quand on comprend rapidement l’histoire des Loups du Millénaire, on s’attend donc à des scènes de sexe en pagaille, mais pas du tout. C’est extrêmement soft et Sapir A. Englard va plutôt axé son roman sur le côté psychologique de l’histoire. Le lecteur va alors chercher à savoir quel est l’événement traumatisant dans la vie de Sienna et pourquoi Aiden l’a choisi pour retrouver son autorité. Et d’ailleurs, pourquoi son autorité est-elle remise en question ?

D’autres petites intrigues secondaires vont apparaître au fur et à mesure, pour redonner un peu de peps à cette romance qui se laisse lire mais qui ne nous transporte pas réellement. C’est un bon roman, oui, mais sans suspense. Je n’ai pas trouvé cela extraordinaire, d’autant plus qu’il n’y a pas beaucoup de lecture. Un livre grand format de 270 pages avec des dessins et beaucoup de places dans les marges…

En bref, c’est sympa, original dans un sens et ça se lit d’une traite. Un roman plutôt ado malgré un début un peu hot, des héros simples même s’ils ont tous les deux un « problème » à régler, des personnages secondaires auxquels on ne s’attache pas vraiment et une romance attendue. A découvrir quand même pour se faire son idée… Personnellement, je n’achèterai pas la suite.

Les liens du sang : pour les fans de Kate Daniels !

Un tempérament de feu est le premier tome de la série Les liens du sang de Helen Harper. Sorti récemment dans la collection Moonlight de Bookmark, ce livre d’urban-fantasy est une vrai petite pépite remplie d’action, de suspense, de créatures fantastiques et de joutes verbales hilarantes. Un roman qui fait du bien et dont le second tome sortira dans cette collection en mai prochain.

Les liens du sang, c’est l’histoire de Mack, une humaine qui a été abandonnée dans une meute de métamorphes (mélanges de bêtes, pas que des loups !) petite et qui y a grandi dans le plus grand secret. Combattante hors pair, elle a un tempérament de feu et considère la meute comme sa famille, même si certains ne l’acceptent toujours pas… Pourquoi ? Parce qu’elle n’est pas comme eux et qu’elle fait courir un grand risque à tout le monde. En effet, la Fraternité – celle qui règne sur tous les métamorphes – a créé toutes sortes de règles qu’il faut suivre si on ne veut pas perdre la vie. Et planquer une humaine pourrait leur valoir la mort… Mais que viendrait faire la Fraternité en Cornouailles où le plus gros danger est la copulation des lapins ?

Un jour, malheureusement, l’Alpha se fait tuer, ce qui attire évidemment l’attention de la Fraternité. Mack va devoir cacher son odeur humaine et se faire toute petite. Pas facile quand on sait qu’elle considérait John comme son père et qu’elle ne désire qu’une chose, le venger.

Les liens du sang est un roman vraiment bon avec ce qu’il faut comme rebondissements, action et suspense pour être tenu en haleine jusqu’à la dernière ligne. Les relations entre les métamorphes sont intéressantes et quand la Fraternité débarque, c’est encore mieux ! Le chef suprême, Corrigan, est fort, rusé et s’intéresse très rapidement à Mack. Les répliques cinglantes de cette dernière lui feront de l’effet. Cela m’a fait penser à la série Kate Daniels un peu, même si Kate est plus badass dans sa façon de parler.

Les autres personnages sont tout aussi bons, ils apportent quelques mini intrigues supplémentaires bienvenues. Mention spéciale à Alex, un mage, qui va aider Mack ne nombreuses fois. J’espère qu’on le retrouvera dans les tomes suivants…

Les scènes de combat sont bien faites, on imagine tout très bien. La tension est présente au fur et à mesure que le mystère s’éclaircit. J’ai apprécié le fait que cela soit un peu complexe, qu’il faille réfléchir, combattre, suivre des pistes pour avoir le fin mot de l’histoire. Par contre, j’ai trouvé la fin un peu bâclée, il y a toute une scène de combat entre le méchant et Mack et puis, paf ! Je ne veux pas vous spoiler donc je n’en dirai pas plus, mais j’ai été un peu déçue…

Dernier point un peu négatif, j’ai acheté le livre grâce au résumé et en fait il s’agit de la quatrième de couverture du tome 2 mise sur le tome 1…:/ Tant pis, j’ai été un petit peu spoiler, mais rien de trop grave.

Il ne me reste plus qu’à attendre le 10 mai prochain la sortie du tome 2 à un prix plus attractif. J’ai hâte de savoir si Mack va réussir à se débarrasser vraiment de Corrigan et comment il va réagir le jour où il comprendra qui elle est véritablement. Ah oui, je ne vous ai pas dit… il y a toute une histoire derrière les véritables parents de Mack 🙂 J’ai hâte !

Gild : le mythe du roi Midas revisité par Raven Kennedy

Gild est le premier tome de La saga d’Auren. Ecrite par Raven Kennedy et sortie chez Hugo Publishing, cette romantasy captivante est remplie de rebondissements, de tensions et de scènes érotiques. Avis aux amateurs, voici un livre qui va vous charmer !

Gild nous plonge dans un monde où certains privilégiés sont dotés de pouvoirs surprenants. C’est le cas du roi Midas qui peut changer tout ce qu’il touche en or. Son joyeux le plus précieux ? Auren, sa favorite dorée, que nul n’a le droit de toucher à part lui. Quand la guerre menace d’éclater, le beau Midas ne voit qu’une solution : passer un pacte au dépend d’Auren.

Quand Auren a rencontré Midas, ils se sont en quelques sortes sauvés mutuellement. Se promettant de rester ensemble quoi qu’il advienne, ils ont connu une ascension fulgurante. Mais quand Midas est devenu roi, il a dû épouser quelqu’un d’autre. Il a alors promis à Auren de toujours la protéger et la chérir. Aujourd’hui, cela fait dix ans qu’Auren vit dans une cage doré. Midas transformant tout ce qu’il touche en or, il a réussi le pari incroyable d’altérer également sa favorite : la peau d’Auren est en or !

Précieuse, elle l’est pour le roi. Elle se déplace dans le palais spécialement aménagé pour qu’elle soit toujours enfermée, pour que personne ne la touche. Les autres concubines sont jalouses d’elles, la reine la déteste et les hommes la convoitent. Mais cette vie lui convient tant qu’elle a l’amour et la protection de Midas. Alors, quand celui-ci décide de passer un accord qui briserait leur promesse, les certitudes d’Auren éclatent…

Ce premier tome pose les bases d’une saga romantasy addictive. Le mélange romance/érotisme et mythe/fantastique est original. Raven Kennedy aborde de nombreuses thématiques : amour, amitié, promesse, trahison, guerre, violence, mort, viol… Gild est sombre, envoûtant. Les personnages évoluent au fil des pages et une fois le livre terminé on comprend mieux les agissements de certains.

Le seul bémol, pour moi, est le manque de surprise malgré les rebondissements. On s’attend à tout, ou presque, il n’y a pas vraiment de gros « waouh, je ne l’avais pas vu venir celle-là ! ». Ce premier tome n’en est pas moins réussi, il intrigue et nous donne envie de connaître la suite.

Extrait :

Quand les gens me regardent, ce n’est pas pour apprécier mes courbes ou pour déchiffrer mes pensées en lisant dans mes yeux. Non, ils ne s’intéressent qu’à une seule chose, et c’est l’éclat de ma peau.
Parce qu’elle est en or.
Pas dorée. Pas bronzée. Pas peinte, ni trempée, ni teintée. Ma peau est en or véritable, ce métal chatoyant, satiné et doré.
Je ne dépare donc pas avec tout ce que contient ce palais. Même mes cheveux et mes iris brillent d’un éclat métallique. Je suis une statue en or, exception faite de mes dents d’une blancheur éclatante, du blanc de mes yeux et de ma langue rose vif.
Je suis une curiosité, un objet de convoitise et de rumeur. Je suis la favorite du roi. Sa précieuse pouliche. Celle qu’il a changée en or et qu’il garde dans une cage au sommet de son château, celle dont le corps porte la marque de sa propriété et de sa préférence.
Son animal de compagnie doré.
Je suis chérie par le roi Midas, le souverain de Highbell et du Sixième Royaume d’Orea. Les gens affluent pour me voir, comme ils viennent admirer son château étincelant qui contient plus de richesses que toutes les richesses de tout le royaume.
Je suis la prisonnière couverte d’or.
Mais quelle jolie prison  !

Les royaumes immobiles, une duologie renversante (article sans spoiler)

Voilà quelques temps déjà que je voyais la couverture de La princesse sans visage de Ariel Holzl (éditions Slalom) un peu partout sur le net et je dois avouer que je suis tombée amoureuse directement. Une fois entre mes mains, le relief, les couleurs… c’est encore plus sublime ! Le résumé étant très prometteur, je me suis lancée en espérant ne pas déçue et j’ai A-D-O-R-É-E ! Je me suis jetée sur le tome 2 dès sa sortie (oui, je rédige ma chronique très tard) et j’ai tout lu d’une traite.

Les royaumes immobiles de Ariel Holsl, c’est une duologie fantastique Young Adult avec un univers renversant, des personnages sombres et extrêmement bien travaillés. On plonge dans ce monde contrôlé par quatre monarques, représentant les quatre saisons, et on frissonne au fil de la lecture.

Dans le premier tome, La princesse sans visage, on comprend qu’il n’y a plus que trois monarques et qu’il faut que le trône d’Automne trouve un souverain sinon l’équilibre du monde sera rompu. Sept jeunes femmes vont alors concourir dans une compétition aussi vicieuse que cruelle. Parmi elles, Ivy, qui n’a pas demandé à être là et ne connaît rien du royaume ni de ses monarques. Pour cause, elle a vécu dans un manoir reculé dans la forêt et ne sait même pas qui sont ses parents. La seule chose dont elle est certaine, c’est qu’elle doit porter un masque, car quiconque voit son visage est pris d’une folie meurtrière ou suicidaire. Sympa, n’est-ce pas ?

Nous allons donc suivre la compétition, faire la rencontre de nombreux personnages et se demander comment diable Ivy va pouvoir survivre à tous ces complots et ces meurtres ! Un premier tome absolument renversant, un gros coup de cœur personnel. C’est prenant, intelligent, terriblement bien écrit, et les nombreux rebondissements réservent bien des surprises. A lire de toute urgence !

Le second tome, Le règne des Chimères, est encore plus sombre que le premier. La psychologie prend une place plus importante avec l’évolution des sentiments des différents personnages. L’auteur nous plonge dans la guerre tout en réservant, une fois encore, de beaux rebondissements à ses lecteurs. Il crée un monde dans un monde et nous permet d’en apprendre davantage sur les créatures qui peuplent Les royaumes immobiles.

Si j’ai un peu moins apprécié Le règne des Chimères, même s’il était très bien, c’est peut-être parce qu’il était un peu plus lent, à mon sentiment. Rien de plus normal vu la complexité de l’univers créé par Ariel Holzl qui cependant ne nous perd jamais. Chaque détail, chaque description arrive à point nommé et nous permet de naviguer dans cette duologie sans jamais se demander : « Attends, mais c’est qui lui déjà ? ». Le final est surprenant, c’est assez rare pour être mentionné, et il reste dans notre tête même après avoir fermé le livre.

En conclusion, Les royaumes immobiles est une sublime saga Young Adult à conseiller aux ados comme aux adultes. L’univers riche de l’auteur est une vraie bouffée d’air frais et il est clair et net que je vais me pencher sur ses autres écrits. Affaire à suivre…

Extrait :

Le masque est une armure.
Une armure qui protège les autres d’elle.
Qui que soient les intrus, une chose est certaine : ils ne méritent pas le même sort que Blanchisseuse.
Elle repense sans le vouloir à la mort de sa troisième servante. La seule personne à l’avoir jamais contemplée sans son masque.
Ivy frémit. Plutôt que de laisser le répugnant souvenir refaire surface, elle le refoule dans les profondeurs de sa mémoire. Puis elle se hâte jusqu’à la porte de derrière et gagne la cuisine. Elle doit découvrir l’identité des intrus. Avant qu’ils ne la débusquent.

La reine du feel-good a encore frappé !

Jacinthe Canet, ce nom ne vous dit rien ? Eh bien c’est que vous vivez dans une cave ! Sortez de ce trou et foncez lire les romans de cette talentueuse écrivaine. Après avoir tellement ri que j’ai failli me faire dessus à cause de sa trilogie Bora Bora’s Bitches, et avoir tellement pleuré sur Summertime, je suis partie les yeux fermés (enfin c’est une expression parce que pour lire ce n’est pas facile sinon) sur Le gang des mamies. Sorti fin 2020 en auto-édition, ce livre est un condensé de tendresse.

Le gang des mamies commence avec l’arrivée de Joséphine chez sa grand-mère Malou. Quand elle a réalisé qu’elle n’aimait pas Paris, la pollution, les bruit incessants, ses voisins et son job, Jo a tout quitté sur un coup de tête. Les meilleurs moments de sa vie, elle les a passés en vacances chez sa grand-mère, sa mère étant partie avec un autre et son père étant trop renfermé pour exprimer vraiment de l’affection. Quel meilleur endroit pour se ressourcer et savoir quoi faire de sa vie ? Et quand le voisin est un craquant british au charme irrésistible, c’est encore mieux !

Au fil des saisons, on suit les aventures rocambolesques et les joutes verbales de ce gang de mamies aussi attachant qu’hilarant. C’est bien là la Jacinthe Canet’s touch : elle vous fait rire avant d’apporter un petit twist qui vous prend aux tripes. La tendresse est au rendez-vous toutefois, de même que l’amour évidemment. Il y a des histoires de familles, des secrets, des tromperies… Bref un vrai Amour, gloire et beauté version sénior !

Le gang des mamies se dévore en quelques heures au coin du feu ou sur un transat’. On ne voit pas le temps passé ! On s’attache aux personnages qui ont chacun un vécu assez lourd à porter et on découvre des fissures dans ces êtres qui semblaient pourtant solides. C’est terriblement touchant. On vit un an avec elles et on les quitte avec un petit pincement au cœur.

Un livre à dévorer à tout âge, un feel-good du tonnerre qui va vous faire passer un super moment. Foncez !

Extrait :

— Boudi ! Mon legging a rétréci ! J’ai eu un mal fou à l’enlever. Il m’a complètement anesthésié les miches, hurle Léonie en sortant du couloir qui mène aux chambres. Oh, Jamie, tu es là ?
— C’est peut-être que tu as le fessier qui a forci, balance Néné l’air de rien.
— Quoi ? Tu as dit quoi ? s’écrie Léonie en se tenant à la table.
— Elle a dit qu’il n’y avait aucune raison que le pantalon rétrécisse, tu dois simplement avoir grossi. J’ai aussi trouvé que tu avais pris un peu de poids. Pour ta défense, les gâteaux que prépare Néné n’aident en rien.
— Joséphine, tu trouves que j’ai grossi ? s’énerve Léonie.
— Ne mêle pas la petite à ça, riposte Malou.
— Ils ont quoi mes gâteaux ? intervient à son tour Néné.
— Ils sont trop gras ! crie Léonie.
— Gras ? Tu ne te plains pas qu’ils sont gras quand tu t’en enfournes trois ou quatre en même temps.
Je prends nos tasses et tire rapidement Jamie par le coude.
— C’est une zone de combat. Sortons !

Adam Binder, le sorcier mal aimé

Milady se renouvelle avec l’arrivée d’une série bit-lit M/M inédite, Adam Binder, écrite par David R. Slayton. Le premier tome, Le sorcier des plaines, est sorti le 18 janvier dernier et, heureusement, il ne faudra pas patienter trop longtemps pour lire la suite puisqu’elle est prévue pour le 12 avril 2023. Un roman original, qui surprend et qui nous laisse avec une envie de plus.

Adam Binder est particulier… Il est capable de voir le monde magique qui existe au-delà de celui des Hommes. Ce pouvoir lui a attiré de nombreux ennuis au fil du temps, dont le pire a été de se faire interner par son propre frère. Ce passage lui a laissé des séquelles, inévitablement, et Adam ne fait plus confiance à personne, si ce n’est sa grand-tante Sue, qui l’a recueilli quand plus personne ne voulait de lui.

Quand un beau jour Adam reçoit un appel à l’aide de Bobby, son frère, il compte bien le laisser se débrouiller seul. Sauf que sa belle-sœur, avec qui il a peu discuté mais qui a toujours été très gentille avec lui, est en danger. Un esprit ancien a pris possession d’elle et il ne compte pas s’arrêter là : il veut détruire tout sur son passage, magie et humanité. Adam va devoir retourner dans la ville qui l’a vu grandir, affronter son passé, négocier avec des êtres surpuissants, retrouver son père qu’il pense être à l’origine de ce chaos et faire le point sur sa vie amoureuse. Le voyage s’annonce périlleux !

Le sorcier des plaines est un très bon premier tome. Les bases sont solides et vite amenées, pas besoin de longues descriptions inutiles ! Adam Binder est un anti héro qui se sous-estime et cela fait du bien d’avoir un personnage comme lui en bit-lit. J’adore les héros badass, mais un homosexuel qui doute et qui pense que personne ne peut vraiment l’aimer, c’est très touchant. Son histoire prend au cœur et on espère qu’il trouvera l’amour et le repos.

Pour sauver sa belle-sœur, Adam va devoir entrer dans le monde magique et négocier de l’aide. Il va alors réaliser que les personnes censées surveiller le monde de toute incursion néfaste ne sont plus… Adam devient le seul espoir des Hommes, comme des êtres magiques. Heureusement, il aura des renforts, et pas n’importe lesquels : celui de son ex, qui l’a quitté sans un mot, et de la sœur de celui-ci.

Les rebondissements s’enchaînent, les différentes intrigues s’entremêlent et le danger est à chaque chapitre. Adam Binder est une série bit-lit au rythme entêtant : action, aventure, révélations, amour et pardon seront au rendez-vous. Accrochez-vous bien, cette nouvelle saga s’annonce surprenante !

Extrait :

— C’est maman ?
— Non, répondit Bobby. Elle va bien. C’est… Il est arrivé quelque chose à Annie.
Adal connaissait mal sa belle-sœur. Elle lui envoyait un e-mail de temps en temps pour lui donner des nouvelles et lui raconter sa vie avec Bobby. Elle n’insistait jamais pour qu’il se réconcilie avec lui ni pour qu’il vienne dîner le soir de Noël ni pour quoi que ce soit d’autre. Le fait qu’il ne lui réponde jamais ne semblait pas non plus la vexer. Adam l’aimait bien, mais son frère, c’était une autre histoire. […]
— Elle a besoin de ton aide. Quelque chose, une créature, la possède.
Son frère connaissait l’existence du surnaturel ? Adam ressentit une pressions derrière ses yeux.
— Quel genre de créature ?
— Je l’ignore, répondit Bobby. Je n’y connais rien, moi, mais Annie se comporte d’une façon étrange. Elle parle à des choses qui ne sont pas là.
— Eh bien, fais-la interner. C’est ta solution d’habitude.
Le souvenir des murs en béton et des hurlements dans la nuit l’assaillit. L’amertume lui brûla la gorge.
— Moi aussi, je l’ai vu, avoua-t-il tout bas.

Un pacte avec le roi Elfe : coup de cœur assuré !

Un pacte avec le roi Elfe est une romantacy (contraction de romance et fantasy) écrite par Elise Kova et publiée chez Castelmore dans la magnifique collection Big Bang. Depuis sa sortie le 4 janvier dernier, on voit un peu partout la sublime couverture réalisée par Marcela Medeiros. Un grand bravo à toute l’équipe parce que ce livre est une vraie pépite : joli, bien écrit et terriblement prenant.

La base de l’intrigue d’Un pacte avec le roi Elfe étant très bien expliqué dans le résumé, je me permets de vous remettre le début :

« Il y a trois mille ans, les humains étaient les proies de races puissantes pratiquant la magie sauvage. Heureusement, un traité fut signé et une barrière entre les mondes érigée.
Afin d’honorer ce traité, les habitants humains du village de Capton sont forcés de fournir tous les cent ans une jeune fille, afin qu’elle devienne l’épouse du roi Elfe et parte vivre avec lui. »

C’est ainsi que commence l’histoire de ce roman addictif à l’univers savamment créé. On y rencontre Luella, une jeune fille de dix-neuf ans, heureuse de ne pas avoir été choisie comme reine humaine. En effet, elle vient de passer l’âge et est donc sereine. Mais la magie qui permettait aux humains de vivre plus longtemps commence à péricliter, car la reine n’a toujours pas été trouvée. Aussi, le roi Elfe se rend à Capton pour trouver celle qui lui est destinée. Vous comprenez bien que, finalement, c’est bien Luella qui est choisie… Je ne vous explique pas pourquoi pour ne pas dévoiler une sous-intrigue bien sympathique 😉

Dans le monde des Elfes, Luella va devoir apprendre à maîtriser la magie, à tenir tête au roi Elfe qui est aussi froid que la glace, et à échapper à ceux qui veulent la kidnapper, voire la tuer. Pire, elle va découvrir que son rôle est aussi important que dangereux : sa mission est de sauver les mondes. La magie de la reine Humaine faiblit au fil des siècles et la terre se meure. Il faudra trouver une solution pour éviter les guerres et même la fin de tout.

Vous l’aurez compris, Un pacte avec le roi Elfe est un roman rempli de rebondissements. L’univers créé par Elise Kova est sublime et bien décrit, on s’y croirait. Les personnages, quant à eux, sont complexes et bien travaillés. On voit le développement au fil des pages et on tente de découvrir qui est faux, qui cache un secret qui pourrait bien coûter la vie à Luella. C’est vraiment addictif !

En bref, Un pacte avec le roi Elfe, c’est de la magie, des complots, de l’action, une quête de la vérité, mais aussi de l’amour, du doute et des regrets. Un mélange savamment dosé qui fait de ce livre un vrai coup de cœur.

Extrait :

Si la Reine humaine n’est pas découverte à Capton, ce sera la guerre. Une guerre qui conduira à la destruction de l’humanité par la puissante magie des Elfes. Afin de respecter le traité et de garantir la sécurité de l’humanité pour un siècle de plus, nous devons la trouver. Pour elle, bien entendu, ce sera quasiment un arrêt de mort.
C’est l’absence de reine qui rend nerveuse toute la ville, moi y compris.