Mort à l’appel : un thriller tinté de surnaturel

Mort à l’appel ! est un roman de Didier Bloch sorti en septembre 2023 en auto-édition. Ayant déjà lu et apprécié deux de ces précédents livres (Parfois sur Terre, Le Cheveu), j’avais hâte de découvrir si ce nouveau roman me plairait tout autant. Pari réussi encore une fois pour Didier Bloch qui aime mélanger les genres. Dans Mort à l’appel ! nous entrons dans un thriller avec une partie surnaturelle qui ne paraît pas rocambolesque et qui permet à l’intrigue de devenir de plus en plus intéressante.

Appoline est une jeune femme au passé difficile qui tente de se reconstruire dans sa maison familiale dans les Alpes. Vivant presque en ermite, elle se permet seulement quelques visites à sa voisine et meilleure amie Ombeline qui tient une ferme.

Depuis toute petite, Appoline est un peu particulière, faisant des cauchemars un peu trop réalistes… Devenue adulte, elle a maintenant des phases d’absence qui deviennent de plus en plus dangereuses : elle se réveille dehors en train de marcher dans la neige, elle ressent une peur extrême, subit des hallucinations auditives…

Au fil des pages, on découvre qu’Appoline a en fait un don. Un don terrible (que je ne vous dévoilerai pas). On se prend d’amitié pour cette femme qui n’a pas eu la vie facile et qui semble parfois sur le point de perdre la tête. Heureusement, Ombeline est présente et apporte une touche de fraîcheur à Appoline comme au lecteur.

Si l’intrigue principale est déjà intéressante (quel est le don d’Appoline et est-il réel ?), la secondaire va apporter un petit peu de piment dans le récit. Cette deuxième intrigue apparaît avec un homme du gouvernement qu’on pourrait qualifier de « nettoyeur ». Sa route va croiser celle d’Appoline pour le meilleur… et pour le pire. J’ai beaucoup apprécié ce personnage patibulaire qui va se racheter une conduite. Il est touchant et les passages où il hésite entre sa morale et sa mission sont très intéressants.

Au fil des chapitre, plusieurs secrets se dévoilent, les personnages sont épiés et le danger approche de plus en plus. Arriveront-ils à s’en sortir vivants ? Rien n’est moins sûr et c’est bien là pourquoi j’aime beaucoup les romans de Didier Bloch. Si vous voulez du tout beau tout mignon, passez votre chemin. Didier fait dans le vrai, dans l’émotion.

Mort à l’appel ! est un très bon roman, prenant, addictif. Les personnages sont bien travaillés, comme d’habitude, et on se prend d’affection pour eux. Les différentes intrigues sont bien menées et l’écriture de Didier Bloch a encore une fois réussi à me conquérir.

En bref, un bon roman noir comme on les aime ! N’hésitez plus, allez découvrir les romans de Didier Bloch.

Extrait :

« Le temps passa sans qu’Appoline ne s’en rende compte. Elle ressentait un profond désespoir et beaucoup de peur. Le désespoir de ne jamais guérir de son traumatisme et de ses conséquences. La peur de devenir folle. »

Big Girls : les géantes qui vont mettre la raclée aux monstres

Big Girls est un roman graphique dessiné et écrit par Jason Howard. Sorti en avril 2021 chez 404 COMICS, la BD nous plonge dans un monde post-apocalyptique où une maladie transforme certains hommes en monstres géants affamés.

Big Girls, c’est un monde où peu d’humains sont encore en vie et où certains se transforment en géants, hommes comme femmes. Si les hommes se changent en monstres affamés, les femmes restent elles-mêmes. On les appelle les Big Girls et elles sont le rempart entre les monstres – appelés les Jack – et les Hommes.

Dans la réserve, on suit Ember, une Big Girl, et on découvre un peu sa vie, ses pensées et surtout ses doutes. Sa rencontre avec un Jack lui fait réaliser qu’ils ont gardé une certaine forme d’intelligence et qu’on peut sûrement les raisonner. Mais son chef et ses collègues ne la croient pas et lui mettent la pression : elle doit tous les tuer, sans exception.

En dehors des Big Girls, deux personnages sont importants : le chef des Big Girls et une femme qui veut se révolter contre l’assassinat des Jack et compte bien attaquer la réserve avec son armée de monstres. Les destins des personnages se croisent, se heurtent, dans une guerre entre géants. La réserve résistera-t-elle aux assauts répétés ?

De première abord, on pourrait penser que la BD Big Girls se veut anti-patriarcat car les héros sont ces femmes géantes à la force colossale. D’ailleurs, on peut lire sur la quatrième de couverture : « Les hommes sont des monstres qui sèment le chaos. Seules les femmes peuvent les stopper ». Cependant leur chef est un homme qui leur parle mal, cache de lourds secrets et ne veut pas qu’elles réfléchissent par elles-mêmes. De plus, elles sont étudiées de près par un scientifique qui fait ses petites expériences de son côté. Bref, c’est un monde dans lequel il ne fait pas bon être une Big Girl au final.

La partie super intéressante concerne l’arrivée de cette maladie car on entre dans un problème écologique qui pourrait arriver (sait-on jamais). Je n’en dis pas plus pour ne pas trop spoiler, mais cela pose des questions et propose un futur incroyablement terrifiant.

Les dessins sont tops, les proportions bien faites pour qu’on voit la taille des Big Girls comparé au monde dans lequel elles vivent. C’est coloré, mais sombre, on reste sur du bleu, du jaune et du rouge, un brin angoissant. Personnellement j’aime beaucoup.

Le seul bémol concerne la fin de la BD où il manque une petite partie de l’histoire. C’est vraiment dommage parce qu’on reste sur une interrogation et (à moins que je ne me trompe) il n’y a pas de suite…

Enfin, je termine par préciser que Big Girls est un beau livre cartonné avec du papier épais. Son prix de 15.90€ n’est pas énorme au vue du travail qui a été réalisé. Un livre superbe avec une histoire vraiment prenante et des dessins qui permettent de rentrer dans l’ambiance rapidement. Une belle découverte.

Sangs maudits de Bettina Nordet : coup de coeur !

Alliance Forcée est le premier tome de la duologie Sangs Maudits de Bettina Nordet. Sorti chez les éditions du Chat Noir, ce roman nous entraîne dans un monde post-apocalyptique où Shanell, courtisane qui dissimule sa véritable nature, et Kalden, chevalier de l’Ordre du Dragon à qui on a caché son passé, vont devoir s’allier pour survivre. Une histoire captivante et une plume toujours aussi acérée.

Voilà plusieurs années que je gardais ce livre dans ma bibliothèque, indécise quant à la date à laquelle j’arriverai à le lire. Pourquoi ? Parce que j’étais en deuil… Le deuil de la magnifique, fabuleuse, extraordinaire saga La geste des Exilés de la même auteur. Quand elle a sorti une nouvelle série, je me suis jetée dessus, et puis finalement une question trottait dans ma tête : et si j’étais déçue ? Je me suis lancée en janvier et j’ai tout lu d’une traite (oui, la chronique arrive vraiment tard, désolée). C’est différent, complètement différent. Du coup, il est impossible de les comparer et c’est tant mieux !

Sangs Maudits à deux narrateurs principaux que tout oppose et qui vont devoir malgré tout s’associer à cause d’ennemis communs. Kelden a été arraché à sa mère à l’âge de cinq ans et forcé à rejoindre les chevaliers-dragons : un entraînement aussi intensif que sévère, un masque « greffé » sur la peau et une seule préoccupation « garder les survivants de l’Humanité de tout danger ». Les chevaliers avalent des pilules pour contrôler leurs émotions, et surtout leur désir, aussi Kelden est étranger aux choses de l’amour. Ce qu’il ne sait pas non plus, c’est qu’on lui a menti sur son identité : on lui a dit que sa mère était une courtisane – une prostituée donc – et qu’elle l’a laissé à l’Ordre parce qu’elle n’en voulait pas. Kelden voue depuis une haine terrible pour les personnes qui vendent leurs charmes, sans savoir que son passé est tout autre et que seul un vieux pacte le maintient en vie.

Shanell, quant à elle, est une courtisane très appréciée, mais elle cache un secret. Elle a un pouvoir qui pourrait lui valoir la mort, alors elle a appris depuis toute petite à faire profil bas, à ne jamais attirer l’attention. Mais quand son meilleur client décède devant sa porte en lui confiant un complot visant à tuer le Kronprinz avant un traité, elle se doit de faire quelque chose. Ni une ni deux, elle fonce voir les chevaliers-dragons pour leur dévoiler ce qu’elle sait… et est arrêtée pour meurtre. Son procès sera bâclée et la peine de mort annoncée.

L’exécution aillant lieu à Berness, la capitale, Shanell devra être escortée par le meilleur chevalier-dragon, qui n’est autre que Kelden. Sur leur route, ils devront faire face à de nombreux dangers : les bêtes atroces de l’extérieur, mais aussi les hommes corrompus de l’intérieur. Au fil des étapes et des combats, Shanell et Kelden vont s’allier pour tenter de déjouer les complots et prévenir le Kronprinz avant qu’il ne soit trop tard. Mais Kelden arrivera-t-il à laisser sa haine derrière lui ?

Alliance Forcée est un excellent premier tome avec de très nombreuses péripéties et d’incroyables rebondissements. Les complots sont nombreux, les alliances improbables et les scènes de combats/dangers tiennent en haleine. Les personnages sont extrêmement bien travaillés, de même que leurs histoires respectives. C’est tellement bien fait ! On sent la patte de Bettina Nordet qui ne laisse rien au hasard et vous entraîne dans des récits incroyables fait d’univers riches, de suspense haletant et d’intrigues époustouflantes. Une auteure comme on en fait rarement, qui est capable de vous retourner le cerveau et de vous faire monter le palpitant en quelques pages !

J’ai adoré l’univers de Sangs maudits, ce monde édifié sur les ruines d’une civilisation ancienne au savoir prodigieux, le fait que les chevaliers-dragons recherchent des vestiges et que ceux-là soient considérés comme des trésors. Les personnages et leur complexité m’ont étonnés et les intrigues savamment orchestrées m’ont captivée. Un coup de cœur, tout simplement.

Gild : le mythe du roi Midas revisité par Raven Kennedy

Gild est le premier tome de La saga d’Auren. Ecrite par Raven Kennedy et sortie chez Hugo Publishing, cette romantasy captivante est remplie de rebondissements, de tensions et de scènes érotiques. Avis aux amateurs, voici un livre qui va vous charmer !

Gild nous plonge dans un monde où certains privilégiés sont dotés de pouvoirs surprenants. C’est le cas du roi Midas qui peut changer tout ce qu’il touche en or. Son joyeux le plus précieux ? Auren, sa favorite dorée, que nul n’a le droit de toucher à part lui. Quand la guerre menace d’éclater, le beau Midas ne voit qu’une solution : passer un pacte au dépend d’Auren.

Quand Auren a rencontré Midas, ils se sont en quelques sortes sauvés mutuellement. Se promettant de rester ensemble quoi qu’il advienne, ils ont connu une ascension fulgurante. Mais quand Midas est devenu roi, il a dû épouser quelqu’un d’autre. Il a alors promis à Auren de toujours la protéger et la chérir. Aujourd’hui, cela fait dix ans qu’Auren vit dans une cage doré. Midas transformant tout ce qu’il touche en or, il a réussi le pari incroyable d’altérer également sa favorite : la peau d’Auren est en or !

Précieuse, elle l’est pour le roi. Elle se déplace dans le palais spécialement aménagé pour qu’elle soit toujours enfermée, pour que personne ne la touche. Les autres concubines sont jalouses d’elles, la reine la déteste et les hommes la convoitent. Mais cette vie lui convient tant qu’elle a l’amour et la protection de Midas. Alors, quand celui-ci décide de passer un accord qui briserait leur promesse, les certitudes d’Auren éclatent…

Ce premier tome pose les bases d’une saga romantasy addictive. Le mélange romance/érotisme et mythe/fantastique est original. Raven Kennedy aborde de nombreuses thématiques : amour, amitié, promesse, trahison, guerre, violence, mort, viol… Gild est sombre, envoûtant. Les personnages évoluent au fil des pages et une fois le livre terminé on comprend mieux les agissements de certains.

Le seul bémol, pour moi, est le manque de surprise malgré les rebondissements. On s’attend à tout, ou presque, il n’y a pas vraiment de gros « waouh, je ne l’avais pas vu venir celle-là ! ». Ce premier tome n’en est pas moins réussi, il intrigue et nous donne envie de connaître la suite.

Extrait :

Quand les gens me regardent, ce n’est pas pour apprécier mes courbes ou pour déchiffrer mes pensées en lisant dans mes yeux. Non, ils ne s’intéressent qu’à une seule chose, et c’est l’éclat de ma peau.
Parce qu’elle est en or.
Pas dorée. Pas bronzée. Pas peinte, ni trempée, ni teintée. Ma peau est en or véritable, ce métal chatoyant, satiné et doré.
Je ne dépare donc pas avec tout ce que contient ce palais. Même mes cheveux et mes iris brillent d’un éclat métallique. Je suis une statue en or, exception faite de mes dents d’une blancheur éclatante, du blanc de mes yeux et de ma langue rose vif.
Je suis une curiosité, un objet de convoitise et de rumeur. Je suis la favorite du roi. Sa précieuse pouliche. Celle qu’il a changée en or et qu’il garde dans une cage au sommet de son château, celle dont le corps porte la marque de sa propriété et de sa préférence.
Son animal de compagnie doré.
Je suis chérie par le roi Midas, le souverain de Highbell et du Sixième Royaume d’Orea. Les gens affluent pour me voir, comme ils viennent admirer son château étincelant qui contient plus de richesses que toutes les richesses de tout le royaume.
Je suis la prisonnière couverte d’or.
Mais quelle jolie prison  !

Un pacte avec le roi Elfe : coup de cœur assuré !

Un pacte avec le roi Elfe est une romantacy (contraction de romance et fantasy) écrite par Elise Kova et publiée chez Castelmore dans la magnifique collection Big Bang. Depuis sa sortie le 4 janvier dernier, on voit un peu partout la sublime couverture réalisée par Marcela Medeiros. Un grand bravo à toute l’équipe parce que ce livre est une vraie pépite : joli, bien écrit et terriblement prenant.

La base de l’intrigue d’Un pacte avec le roi Elfe étant très bien expliqué dans le résumé, je me permets de vous remettre le début :

« Il y a trois mille ans, les humains étaient les proies de races puissantes pratiquant la magie sauvage. Heureusement, un traité fut signé et une barrière entre les mondes érigée.
Afin d’honorer ce traité, les habitants humains du village de Capton sont forcés de fournir tous les cent ans une jeune fille, afin qu’elle devienne l’épouse du roi Elfe et parte vivre avec lui. »

C’est ainsi que commence l’histoire de ce roman addictif à l’univers savamment créé. On y rencontre Luella, une jeune fille de dix-neuf ans, heureuse de ne pas avoir été choisie comme reine humaine. En effet, elle vient de passer l’âge et est donc sereine. Mais la magie qui permettait aux humains de vivre plus longtemps commence à péricliter, car la reine n’a toujours pas été trouvée. Aussi, le roi Elfe se rend à Capton pour trouver celle qui lui est destinée. Vous comprenez bien que, finalement, c’est bien Luella qui est choisie… Je ne vous explique pas pourquoi pour ne pas dévoiler une sous-intrigue bien sympathique 😉

Dans le monde des Elfes, Luella va devoir apprendre à maîtriser la magie, à tenir tête au roi Elfe qui est aussi froid que la glace, et à échapper à ceux qui veulent la kidnapper, voire la tuer. Pire, elle va découvrir que son rôle est aussi important que dangereux : sa mission est de sauver les mondes. La magie de la reine Humaine faiblit au fil des siècles et la terre se meure. Il faudra trouver une solution pour éviter les guerres et même la fin de tout.

Vous l’aurez compris, Un pacte avec le roi Elfe est un roman rempli de rebondissements. L’univers créé par Elise Kova est sublime et bien décrit, on s’y croirait. Les personnages, quant à eux, sont complexes et bien travaillés. On voit le développement au fil des pages et on tente de découvrir qui est faux, qui cache un secret qui pourrait bien coûter la vie à Luella. C’est vraiment addictif !

En bref, Un pacte avec le roi Elfe, c’est de la magie, des complots, de l’action, une quête de la vérité, mais aussi de l’amour, du doute et des regrets. Un mélange savamment dosé qui fait de ce livre un vrai coup de cœur.

Extrait :

Si la Reine humaine n’est pas découverte à Capton, ce sera la guerre. Une guerre qui conduira à la destruction de l’humanité par la puissante magie des Elfes. Afin de respecter le traité et de garantir la sécurité de l’humanité pour un siècle de plus, nous devons la trouver. Pour elle, bien entendu, ce sera quasiment un arrêt de mort.
C’est l’absence de reine qui rend nerveuse toute la ville, moi y compris.

Le cheveu de Didier Bloch, un roman passionnant !

Le cheveu, roman fantastique écrit par Didier Bloch, est sorti fin septembre 2022 chez les éditions Maïa. Déjà connu grâce à son recueil de nouvelles Parfois sur terre (chronique ici), l’auteur nous emmène à la rencontre de Clotaire, quinquagénaire vivant à Saint-Maur, qui va devenir victime de phénomènes étranges.

Imaginez…. Vous vivez seul chez vous et vous découvrez un jour sur votre gazinière un cheveu qui ne vous appartient pas. Personne n’est venu vous rendre visite et vous avez bien sûr tout nettoyé la veille. Peut-être le vent l’a-t-il emmené quand vous avez ouvert la fenêtre ? Une réponse plutôt plausible. Mais quand un nouveau cheveu apparaît, toujours de la même couleur et longueur, il y a de quoi se poser des questions ! Rien de bien méchant vous allez dire… toutefois vous retrouvez votre vaisselle faite, vous affaires pliés et autres bizarreries de ce genre, cela devient inquiétant.

C’est ce que Clotaire vit depuis plusieurs jours. Quinquagénaire oisif et solitaire, il habite dans la maison où il a grandi. Quand il découvre qu’un fantôme tente de prendre contact avec lui, il croit devenir fou et appelle l’une de ses rares amies à la rescousse, elle qui justement s’y connaît en sciences occultes. Cependant celle-ci ne le croit pas et lui conseille de sortir de chez lui et de voir du monde, car elle pense que c’est la solitude qui lui pèse. S’ensuit alors quelques chapitres où notre Clotaire va devoir tenter de comprendre ce qu’il se passe tout en convainquant quelqu’un de le croire.

Je dois avouer que les tous premiers chapitres de ce livre ont été un peu long. Les quelques répétitions ont alourdi le récit, rendant difficile pour le lecteur d’entrer pleinement dans l’histoire. Heureusement, au bout d’un moment, l’écriture que j’avais tant appréciée dans Parfois sur terre revient et nous voilà partis à la recherche du mystère qui entoure Janice, le fantôme victime d’un meurtre.

J’ai particulièrement apprécié les quelques paragraphes de journal de Janice, en flash-back, qui nous permettent de la comprendre et nous la rendent sympathique. On ressent de la tristesse pour elle et on espère qu’elle aura sa vengeance. Le lecteur a rapidement la réponse et l’intrigue prend de l’ampleur, devenant désormais vraiment addictive.

J’ai lu les trois quart de Le cheveu d’une traite tellement je voulais savoir comment Clotaire et ses amis allaient faire pour se dépêtrer du bourbier dans lequel ils se sont mis. Eh oui, parce qu’après Janice, deux autres fantômes font leur apparition et ces derniers ne veulent qu’une chose : prendre l’énergie vitale des vivants afin de pouvoir devenir plus fort. L’histoire prend alors une tournure plus macabre, plus notre plus grand plaisir.

La tension est présente, les personnages sont bien travaillés, tout comme la partie psychologique, il y a différentes intrigues et les émotions de terreur et d’angoisse nous accompagnent jusqu’au bout. Quand la fin arrive, on a quelques petites surprises et c’est tant mieux !

Le cheveu est un roman qui met du temps à se mettre en place, mais qui mérite qu’on s’accroche car la plume de Didier Bloch devient finalement fluide et l’histoire est alors vraiment addictive. Une intrigue bien orchestrée, des personnages qui font vrais et un style original.  

Extrait :

« Trop de monde autour de lui, la tête commençait à lui tourner, il se leva et se dirigea vers l’horloge, immense. A travers il voyait Montmartre et le Sacré-Cœur. Et dans le reflet, le vieille dame. Il se retourna vivement. Trop vivement, il eut un éblouissement et s’écroula au sol. »

Zaniel Havelock, le nouveau roman de Laurell K. Hamilton

L’auteur de la célèbre Anita Blake, Laurell K. Hamilton, revient cette année avec une toute nouvelle série intitulée Zaniel Havelock, sorti mercredi dernier chez Milady. Un personnage principal masculin, une première pour l’auteur, capable de parler aux anges et sensible à tout ce qui est surnaturel. Cet inspecteur spécialisé dans les meurtres liés aux anges et aux démons va mener une enquête qui va faire ressurgir son passé. Un premier tome magistral, addictif et original.

Dans La tentation des anges, premier tome de la série Zaniel Havelock, nous entrons dans un monde où les anges sont très présents, de même que les démons, les déesses, les animaux totem, etc. C’est un univers savamment créé par Laurell K. Hamilton, la célèbre auteur de Anita Blake, chasseuse de vampires.

Zaniel communique avec les anges. Il a grandi dans ce but, a suivi une formation stricte, qui lui a laissé quelques séquelles. Fait surprenant, c’est le premier à avoir quitter cette école de son plein gré, abandonnant alors tout ce pour quoi il avait travaillé. A son retour dans le monde « normal », il a fini par entrer dans l’armée, puis est devenu inspecteur, spécialisé toutefois dans les meurtres liés aux anges et démons.

On aurait pu croire que Zaniel, ayant abandonné son destin, soit exclu par les anges, mais ceux-ci continuent de lui délivrer des messages et de le protéger. Son ange gardien le suit toujours et Zaniel est capable de percevoir quand quelque chose de mal va arriver. C’est bien sûr ce qu’il va se passer dans ce premier tome : Zaniel va devoir combattre un démon redoutable, tout en essayant de sauver son mariage. Pas facile !

La tentation des anges est très différent de la série Anita Blake, même si on retrouve certaines phrases fétiches de l’auteur et certaines connaissances emmagasinées après avoir écrit près d’une trentaine de livres sur une marshall fédéral qui combat les vampires avec le SWAT. Vous n’aviez pas apprécié les nombreuses scènes de sexe d’Anita ? Pas de panique, on est à l’opposé ici. Zaniel est toujours amoureux de sa femme et, même s’il flirte un peu, souhaite vraiment retrouver sa vie de famille et voir plus souvent son fils.

J’ai particulièrement adoré l’univers créé par Laurell K. Hamilton. Le fait d’intégrer les différentes religions, les différents dieux et même les animaux totem est vraiment super intéressant. On apprend beaucoup de choses et les pages défilent à vive allure. L’enquête en elle-même est bien menée, même si elle aurait pu durer moins longtemps à mon humble avis, mais c’est parce que l’auteur nous fait rencontrer les différents personnages et leurs vécus. En soit, cela n’est donc pas gênant du tout, d’autant plus qu’on va en adorer certains.

Un premier tome efficace avec une intrigue qui se met bien en place. Zaniel Havelock est un personnage surprenant et franchement original. Son passé est très important, de même que ses anciens amis qui m’ont l’air de filer un mauvais coton ! Un coup de cœur pour moi et j’ai vraiment hâte de connaître la suite de ses aventures.

Extrait :

Sans les plumes d’ange, l’affaire aurait été traitée comme un viol doublé d’un homicide et confiée à l’unité des crimes sexuels. Je constatai que les plumes commençaient à luire alors que la lumière apportée par la petite fenêtre déclinait. Je n’aurais su dire si elles brillaient d’un feu sacré ou si je voyais cette lueur à l’intérieur de ma tête, à l’endroit où je voyais les esprits et où j’avais des visions. La plus grosse plume était si blanche qu’elle paraissait fantomatique dans la lumière faiblissante. Les autres, moins pures, étaient plutôt d’un blanc cassé, avec une bordure et des taches légèrement colorées. Les anges ne possèdent pas tous des ailes blanches comme la neige, mais c’est la couleur que la plupart des gens s’attendent à voir. C’était donc celle qu’ils avaient choisie pour la plus grosse plume qu’ils avaient laissée derrière eux. Ils avaient tenu à s’assurer que les premiers policiers sur les lieux appelleraient l’unité de coordination métaphysique et demanderaient mon intervention, car je suis l’expert angélique.

Parfois sur terre, un recueil d’histoires étranges

Parfois sur terre – Étranges histoires… est un recueil écrit par Didier Bloch, sorti en mai 2021 chez Le Lys Bleu. Des histoires un brin humoristiques, toujours noires et surtout terriblement bien écrites ! Parfois sur terre est un très bon recueil avec des intrigues variées, mais à la qualité constante.

Je remercie sincèrement l’auteur car je ne serai pas aller de moi-même vers un ouvrage comme celui-ci et j’aurai été bien bête ! C’est un très bon livre avec des morales, des sujets qui font réfléchir, sans pour autant nous prendre la tête. On suit les aventures des divers personnages avec passion, on veut absolument savoir ce qu’il va se passer. Les intrigues sont bonnes, ne s’essoufflent pas et nous tiennent en haleine.

Ce que j’apprécie particulièrement dans un recueil, c’est qu’on peut faire des pauses, lire une histoire entre deux romans, ou alors en dévorer une avant d’aller se coucher et retrouver les personnages en rêve. Parfois sur terre – Étranges histoires est parfait pour cela. Les personnages restent en mémoire. J’ai commencé ce livre il y a quelques semaines et je l’ai terminé aujourd’hui, pourtant je n’ai rien oublié, c’est tout bonnement impossible car les histoires m’ont profondément marquée.

Dans ce recueil, Didier Bloch nous raconte sept histoires. La première, L’homme de mai, est à mon sens la plus profonde. L’auteur nous plonge dans un futur apocalyptique où l’homme est obligé de manger ses semblables pour survivre car la faune et la flore n’existent plus. Je ne vous spoil pas l’intrigue, mais l’humour noir est bienvenue et le développement des personnages est très intéressant. Je crois que c’est l’histoire qui m’a le plus marquée. Je vous mets un extrait pour la peine !

— Jessica, reprends un peu de grand-père !
— Nan, j’ai plus faim !
— C’est pas le moment ! Il faut manger !
— Nan ! J’en veux plus de papy.
— Mais qu’est-ce que tu as en ce moment ?
— Pourquoi maman est partie avec Jason ?
— Elle a à faire loin d’ici.
— Mais pourquoi elle a emmené Jason ?
— Elle va faire un long voyage, il faut bien qu’elle mange.
— Je l’aimais bien, Jason.
— On te fera un autre petit frère, promis.

C’est cet extrait qui m’a donné envie de découvrir le livre de Didier Bloch et pourtant il est loin de représenter la qualité littéraire de l’auteur !

Si L’homme de mai est l’histoire la plus mémorable, ma préférée reste cependant La messagère. Un récit fantastique terriblement bien menée malgré sa brièveté. L’auteur y parle de la mort, du deuil et de la fatalité. A lire absolument.

Attrapez le pompom ! m’a, quant à elle, énervée. Je m’attendais un peu à la fin et j’espérais sincèrement avoir tort car c’est d’une méchanceté absolue ! La femme d’un homme est kidnappée et celui-ci doit trouver un pompom dans la ville sinon sa femme mourra. Il va faire tout son possible, mais le pire va arriver… C’est la seule nouvelle non fantastique, mais elle se marie tout de même bien au reste.

Le regard d’Amarillon aborde le thème de Méduse, l’un de mes personnages préférés de la mythologie grecque, j’ai donc été plus que ravie de la retrouver, insérée dans une époque contemporaine.

En lisant les autres nouvelles, on se rend rapidement compte que Didier Bloch parle souvent de la mort : la perte d’un être cher, la grande faucheuse personnifiée ou encore les visions d’un trépas prochain. C’est le cas dans Le marieur, La mort peut t’entendre ou encore Les bêtes. Cette dernière est une superbe histoire, celle d’un homme que les gens pensent fou car il assure que des bêtes aussi grandes qu’hideuses veulent le tuer. Et s’ils avaient raison et que ceux qui ne le croyaient pas allaient mourir en ne suivant pas ses conseils ? J’ai vraiment adoré cette histoire, d’autant plus grâce à la petite partie psychologique mise en avant.

En conclusion, Parfois sur terre – Etranges histoires est un sublime recueil avec des intrigues finement menées et des personnages bien développés. Le côté fantastique est abordé avec brio. Les histoires sont certes courtes, mais elles ne manquent de rien, voilà à quoi on reconnait une bonne nouvelle !

Amateur de fantastique, d’horreur et tout simplement de bonnes histoires, partez à la découverte de ce livre très intéressant !

Sous l’ombre d’Un-Seul, dernier tome de la saga Loups rouges de Lucile Dumont

La trilogie Loups rouges se termine avec la sortie de Sous l’ombre d’Un-Seul, début 2021 chez Psyché éditions. Lucile Dumont nous entraîne dans le passé de Rédemption, toujours accompagné d’Erika et de ses loups.

Résumé : La victoire contre Un-Seul et son armée a un goût bien amer. Hagards, meurtris, éprouvés par la malédiction du Souverain, Erika et ses enfants loups doivent faire face à un nouveau danger : le Nuage s’effondre lentement sur les plaines. Ses brumes toxiques, libérées par Sang-Dragon, se déversent sur les champs et les forêts, menaçant d’engloutir Kareil et de recouvrir tout Rédemption d’un voile de soufre et de mort. La fille-louve se lance alors dans un long périple, une course contre la montre pour sauver les siens. Le salut réside peut-être dans les secrets du passé de Rédemption…

Mon avis : Sous l’ombre d’Un-Seul commence après la grande bataille et la victoire contre le tyran. Malheureusement, ce dernier a lancé une sorte de malédiction qui semble plonger les gens dans la dépression. De plus, un nuage toxique va recouvrir Rédemption, ne laissant que la mort sur son passage. Erika et son clan vont alors devoir se rendre à Kareil pour rejoindre tous ceux qui tentent de trouver une solution au nuage toxique. Sur le chemin, les tensions seront de plus en plus difficiles à supporter et une dissension au sein du clan le fera éclater en deux groupes.

Une fois arrivés à Kareil, Sous l’ombre d’Un-Seul devient encore plus palpitant. On découvre de nouvelles choses sur Rédemption et certains personnages sont extrêmement intéressants. J’ai adoré les passages avec Rockpowell, alors que je ne l’aimais même pas début ! Toute l’intrigue est savamment imaginée et les informations sont données au bon moment pour maintenant le lecteur en haleine. C’est bien là le génie de Lucile Dumont !  

Au fil des pages, on se rend compte que la question du nuage ne sera pas réglé rapidement. Le temps passe, les humeurs s’échauffent et on se demande s’ils vont s’en sortir. Y-arriveront-ils ? Et si oui, combien survivront ?

J’ai vraiment beaucoup apprécié les parties expliquant le passé de Rédemption, comment ce monde a été créé et pourquoi. C’est original, bien pensé et bien amené. La surprise est totale.

A côté de toute cette histoire, Lucile Dumont apporte un peu de romance et cela fait du bien ! La partie où le monde réalise qu’il existe des enfants/loups est aussi géniale, j’avais hâte de lire cela. Vous l’aurez compris, ce dernier tome est une fois encore magnifique, il clôt en beauté cette trilogie époustouflante.

Un univers riche, des personnages intéressants, des intrigues palpitantes, de l’action et surtout une grande intelligence dans l’élaboration de l’histoire. Loups rouges est définitivement une saga à ne pas manquer.

Extrait :

Hier, lorsque nous avons pénétré à l’intérieur du donjon de pierre noire, nous avons été comme happés par les ténèbres d’Un-Seul… le Souverain a ensuite proféré une sorte de malédiction, avant que ses griffes ténébreuses ne s’abattent sur tout être vivant, allié comme ennemi. Je ne saurais dire si l’état d’égarement dans lequel nous pataugeons depuis est lié à cette ombre dans laquelle nous a englués Un-Seul, ou simplement au contrecoup de la bataille. En tout cas, mon louvetier en est sévèrement atteint. Peut-être parce qu’il avait déjà tendance à être taciturne ?

Que vaut Mexican Gothic, le Prix Locus 2021 du meilleur roman terreur ?

Mexican Gothic est un roman fantastique écrit par Silvia Moreno-Garcia et sorti chez les éditions Bragelonne le 18 août dernier. L’histoire se passe dans les années 50, au Mexique, dans une atmosphère pesante. Une jeune mondaine va devoir venir en aide à sa cousine, en proie à une famille pour le moins particulière…

Résumé : Après avoir reçu un mystérieux appel à l’aide de sa cousine récemment mariée, Noemí Taboada se rend à High Place, un manoir isolé dans la campagne mexicaine. Elle ignore ce qu’elle va y trouver, ne connaissant ni la région ni le compagnon de sa cousine, un séduisant Anglais.
Avec ses robes chic et son rouge à lèvres, Noemí semble plus à sa place aux soirées mondaines de Mexico que dans une enquête de détective amateur. Elle n’a pourtant peur ni de l’époux de sa cousine, un homme à la fois troublant et hostile, ni du patriarche de la famille, fasciné par son invitée… ni du manoir lui-même, qui projette dans les rêves de Noemí des visions de meurtre et de sang.
Si elle ne s’en échappe pas très vite, elle risque fort de ne plus jamais pouvoir quitter cette demeure énigmatique…

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Extrait de ma chronique : Maxican Gothic a une très bonne base : une intrigue bien pensée et vraiment originale dans une époque  franchement bien choisie. Son souci ? Il ne se passe pas grand chose jusqu’à la page 213. Quand on sait qu’il y a 346 pages, ça fait beaucoup… Si vous lisez d’autres avis, vous verrez des personnes dire que la tension et le suspense sont à leur comble du début à la fin, donc peut-être que le souci vient de moi. Ce roman a tout de même reçu le prix Locus, a été traduit dans 24 pays, sera bientôt adapté en série télé et a été classé parmi les 100 meilleurs romans fantastiques de tous les temps selon le TIME Magazine. Alors forcément, mon humble avis peut sembler risible, mais je n’ai vu aucune tension et ai trouvé beaucoup de lenteur au début. J’ai subi ces deux cents pages et je me suis accrochée uniquement parce que l’auteur me donnait quelques indices de temps en temps et qu’ils étaient très bons. Encore une fois, oui, c’est vraiment bien pensé ! Mais, pour moi, c’est loin d’être effrayant à lire, cela n’apporte pas de tension…

Puis, arrivée au chapitre 17, tout se met en place et s’accélère pour mon plus grand plaisir. Enfin de l’action ! Tout devient tellement intéressant et addictif. L’intrigue, avec sa bonne base, est encore meilleure et les personnages sont vraiment attachants. Je me suis enfin sentie dans l’histoire, en train de luter auprès de Noemí et Catalina. L’ambiance devient plus sombre, plus oppressante. Le dénouement est terriblement intelligent.

En conclusion, Mexican Gothic est un roman fantastique intéressant avec une intrigue terriblement bien pensée et originale. L’époque et le lieu sont bien choisis, les personnages sont bien créés. Le seul bémol reste la lenteur du début, qui contraste totalement avec l’incroyable développement du reste de l’histoire.